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Merci Marion, je viens d’ajouter les communications de la SACD en annexe
de la liste de revue de presse.

D’expérience personnelle, j’ai souvent constaté un écart parfois
important entre le discours des auteurs et celui des groupes censés les
représenter (SACD, SABAM, etc.). Frédéric Young, par exemple (le
directeur de la SACD) semble vivre dans un monde très différent de celui
d’artistes pourtant affiliés chez lui. Ça s’explique en partie par le
fait que ces organisations jouent le rôle de lobbys, et développent donc
toute une rhétorique visant à convaincre les décideurs politiques, mais
qui est généralement incapable d’englober la variété et la richesse des
cas particuliers de chaque auteur. Ils en viennent donc mécaniquement à
défendre principalement leurs « gros » clients, les auteurs les plus
rentables.

D’après moi, ces organisations ne peuvent être « informées » dans le
sens où elles sont déjà au cœur des débats, mais y sont pour défendre un
point de vue spécifique, à visée avant tout économique, et qui ne prend
pas en compte des aspects auxquels d’autres groupes (comme la NURPA)
peuvent être sensibles, tels que la nécessité d’un équilibre entre les
droits de tous. D’autant plus que, dans le débat « créateurs et
créatrices contre géants du Web » (qui est à nuancer), le public au sens
large est complètement ignoré, et devient une victime collatérale.

La Sabam, par exemple, s’est déjà tristement illustrée à plusieurs
reprises en demandant pas moins qu’un filtrage généralisé de tout
Internet (passant donc par une mise sous surveillance de toute la
population belge) dans le but de « combattre le téléchargement illégal
». Une mesure si extrême que même les lois antiterroristes de notre pays
(pourtant déjà excessives à plusieurs niveaux) n’ont jamais été aussi loin.
Jusqu’ici, sans grande surprise, la justice a toujours débouté ces
demandes de la Sabam.

La NURPA et ses organisations sœurs dans d’autres pays défendent plutôt
des solutions bien moins agressives, et pourtant plus efficaces, telles
que l’amélioration des offres légales, puisque les recherches dans ce
domaine montrent systématiquement que la première cause de « piratage »
n’est pas le refus d’acheter mais bien l’impossibilité de trouver ce que
l’on cherche, et ce en bonne qualité et à prix abordable. L’énorme
succès commercial des plates-formes de streaming payantes (Spotify,
Apple Music, etc.) montre que cette voie fonctionne, même si la forme
actuelle est loin d’être parfaite, notamment en termes de rémunération
des auteurs.

Bref, discuter et sensibiliser les auteurs, ça me semble effectivement
fondamental. Mais du coup je crois que l’on ne peut malheureusement pas
passer par l’intermédiaire des sociétés du type SACD / SCAM / SABAM /
etc. pour ce faire.

Bon week-end,

Michaël


Le 15/09/18 à 09:51, Marion Sellenet a écrit :
> Hello, je réagis par rapport à une newsletter de la Sacd-Scam (Maison
> des auteurs) que je viens de recevoir, dont je copie l'extrait
> ci-dessous qui se réjouit de l'adoption de la directive de 12 septembre.
> (leur communiqué :
> https://www.sacd.be/fr/actualites/165-directive-sur-le-droit-d-auteur-la-sacd-appelle-a-son-adoption),
> leur job étant précisément de protéger le droit d'auteur.
> Cela me rappelle qu'au sein de la création il est très compliqué de
> comprendre les enjeux et les limites du copyright et je me disais qu'il
> faudrait peut-être inclure dans le débat ou informer ce genre d'acteurs
> qui sont une source d'information auprès des auteurs. (peine perdue...?)
> Bonne journée, Marion

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• [NURPA] Fwd: [SACDxScam] Adoption de la Directive droit d'auteur : le début d'une bonne nouvelle, Marion Sellenet, 15/09/2018
  • Re: [NURPA] Fwd: [SACDxScam] Adoption de la Directive droit d'auteur : le début d'une bonne nouvelle, Michaël Lecerf, 15/09/2018

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